HDR : Le projet sur l’habiter, l’espace et le temps

Rémi PAPILLAULT

Poussé et motivé par l’exemple de mes enseignants à l’Ecole d’Architecture de Paris Belleville j’ai fait, voici quelques temps, le choix d’une pratique du métier d’architecte qui articule « architecture-enseignement-recherche ». Il est bien difficile de mener les trois de front, tant chacune de ces dimensions réclame de temps ; le sommet que l’on croyait enfin apercevoir n’était qu’un passage mais le plaisir de gravir demeure.

Ce mémoire de synthèse en vue de l’obtention de l’Habilitation à Diriger les Recherches essayera de mettre en évidence ce que l’articulation architecture, enseignement, recherche aura permis d’explorer comme thème de recherche et qui nous paraît faire l’originalité d’une démarche autour de l’idée de projet dans le domaine de l’architecture et de la ville.

Mais comment commencer ?
La neige, une photo d’un berger de Dieuzaide, l’appel des Pyrénées, l’Ariège, l’orpaillage, la reconstruction d’une grange, l’école d’architecture, Toulouse, puis Belleville, l’expérience Abu Dhabi, le choix de l’enseignement, l’in-situ, les voyages, les cours d’histoire à Paris la Défense, l’Inde, des plans, de la ville, de l’architecture, l’in-situ encore et tant d’autres choses… Il n’est pas le lieu ici du retour sur un parcours, d’une vaste introspection sur la constitution lente d’un savoir. Il s’agit, « plus simplement », comme le dit l’arrêté du 23 novembre 1988, de mettre en avant le caractère original d’une démarche, de montrer une capacité à animer et à encadrer une recherche :
« L’habilitation à diriger des recherches sanctionne la reconnaissance du haut niveau scientifique du candidat, du caractère original de sa démarche dans un domaine de la science, de son aptitude à maîtriser une stratégie de recherche dans un domaine scientifique ou technologique suffisamment large et de sa capacité à encadrer de jeunes chercheurs. Parmi les pièces à fournir, un dossier de travaux, accompagnés d’une synthèse de l’activité scientifique du candidat permettant de faire apparaître son expérience dans l’animation d’une recherche. »
Nous proposons donc dans cette introduction une mise à plat succincte des trois pratiques d’où se dégagent les thèmes essentielles sur lesquelles je souhaite prolonger la recherche en tant que professeur HDR dans les écoles d’architecture. Chacun de ces thèmes sera précisé dans un chapitre spécifique en synthétisant les acquis. Mais dans quel ordre énoncer ce choix ? Etre d’abord enseignant ? Chercheur ? Praticien ? Nous voudrions ne pas donner d’ordre, d’importance mais il existe tout de même une chronologie : ainsi une thèse en 18 ans, 15 voyages en Inde, une agence de 25 ans l’an prochain… Le non choix est difficile et les trois postures se nourrissent l’une l’autre, quitte à assumer la critique où le « ce n’est pas du projet » renvoie à « ce n’est pas de la recherche », quitte à assumer une dilatation des procédures dans le temps.

Maître d'ouvrage :

enseignant chercheur ENSA La Défense, Malaquais, puis Toulouse

Date :

2011

Doctorant :

Rémi PAPILLAULT

Composition du jury :

Le 5 juillet 2011 devant le jury composé de :
Pierre Fernandez, Professeur Hdr à l’ENSA de Toulouse. référent
Luc Adolphe, Professeur Hdr à l’INSA Toulouse, rapporteur
Marie-Christine Jaillet, Professeur Hdr et directrice de recherche au CNRS.
Bruno Reichlin, Professeur honoraire à l’Université de Genève, Professeur à l’Université de Mendrisio, Suisse.
Yannis Tsiomis, Professeur Hdr à l’ENSA de Paris La Villette et directeur d’études à l’EHESS Paris, rapporteur.