Suite à l’observation d’expositions à tendances sombres renforcées par l’usage accru de dispositifs lumineux et des surfaces sombres, cette thèse analyse cette exploitation spécifique de l’obscurité dans la scénographique d’exposition. Ce qui est synthétisé sous le terme de « mise au noir », c’est-à-dire la constitution d’un environnement obscur par des surfaces sombres et un environnement ombreux, s’avère être formé de plusieurs effets (optiques, spectaculaires, esthétiques) comme d’injonctions plus techniques. Ces paramètres font de la mise au noir un élément indispensable aux espaces d’expositions qui ont la charge de préserver un patrimoine sensible à la lumière, comme de répondre à l’exigence d’attractivité des expositions. La contrainte programmatique de l’exposition est alors saisie comme espace redoublant les tensions qu’aménage cette mise au noir dans l’espace d’exposition : mettre en valeur, exhiber et protéger les expôts. Ainsi ce travail interroge les usages de cette mise au noir dans la conception d’expositions et vise à établir les références plastiques et sémiotiques sur lesquelles elle repose dans la mise en exposition du savoir. Il s’agit de reconstituer une généalogie transdisciplinaire de la mise au noir afin de déterminer quelles pratiques l’initient et pourquoi. La déduction de régimes de monstration articulés à la mise au noir, porte à détailler l’approche méthodologique à la rencontre de plusieurs démarches (conservateur, architecte, scénographe). Ces constats sont investis dans l’analyse de trois projets d’expositions permanentes entamées à la fin des années 1990. Documentés par un travail de terrain, d’analyse des archives (maitrise d’œuvre et maitrise d’ouvrage) et d’entretiens menés avec les équipes de conceptions, ces projets permettent d’établir plusieurs approches de la mise au noir dans la création de dispositifs d’exposition. La démarche permet de caractériser les dispositions scénographiques de type sombre, au croisement de causes institutionnelles et de facteurs plus propres aux démarches de conceptions.
Maître d'ouvrage :
Date :
Doctorant :
Mathilde THOURON
Composition du jury :
Rémi PAPILLAULT, professeur HDR, ENSA de Toulouse, CO DIRECTEUR DE THESE
Mme Andrea URLBERGER, professeure HDR, ENSA de Toulouse, CO DIRECTRICE DE THESE
Mme Sophie FETRO, maître de conférences, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, EXAMINATRICE
Mme Anne-Valérie GASC, professeure HDR, ENSA Marseille, RAPPORTEUR
Jérôme GLICENSTEIN, professeur HDR, Université Paris 8, RAPPORTEUR
Mme Marion LYONNAIS, architecte-scénographe, docteure en Art du spectacle, INVITEE (invitée)
Frédéric TABET, maître de conférences, Ecole nationale supérieure d’audiovisuel de Toulouse, EXAMINATEUR
Mots clés :
Obscurité, Scénographie, Exposition, Noir, Dispositif