Terre, Histoire, Environnement, REStauration et Architecture
Approche diachronique des techniques de restauration des maçonneries en brique du patrimoine bâti d’Occitanie : la matérialité pour un dialogue entre science et histoire de la Renaissance à nos jours.
Présentation du projet
Le projet THERESA ambitionne de produire une connaissance inédite sur l’histoire des techniques d’entretien et de restauration des maçonneries de brique de la Renaissance à nos jours, pratiquées dans l’actuelle Région Occitanie. L’objectif est à la fois de caractériser l’usage des terres cuites architecturales (provenance et propriété des briques, modes d’appareillage, mortiers, traitements des épidermes, décors structurels et appliqués), d’analyser les altérations qui affectent ce matériau dans sa mise en oeuvre maçonnée, et d’établir quels ont été les principes de conservation et les méthodes d’entretien et de restauration développés jusqu’à nos jours. Il s’agit d’une recherche-action inédite, qui vise autant la production d’un savoir fondamental que le développement de nouvelles pratiques par la mise en relation de chercheurs avec des professionnels. Notre postulat de départ est que la restauration des maçonneries de brique s’effectue
aujourd’hui selon des techniques diverses dont les qualités et l’adaptation ne sont pas évaluées sur le long terme en raison de l’absence de référentiels. Or, la prise en compte de la durabilité des techniques et des matériaux, comme de leur impact sur l’environnement, sont des paramètres désormais incontournables pour toute intervention de l’homme sur son cadre bâti.
Aussi, les chercheurs du groupe THERESA soutiennent que le développement de pratiques plus optimisées doit passer par une mise en perspective historique des techniques d’entretien et de restauration, certains savoir-faire ayant progressivement disparus dans l’entre-deux guerres avec l’arrivée de nouvelles machines et de nouveaux matériaux.
5 axes de recherche
AXE 1 – Histoire culturelle des pratiques techniques relatives à la terre cuite, de son extraction à sa mise en œuvre
Le projet entend documenter les manières de traiter la brique du Moyen-âge au XIXe siècle, en mettant en parallèle les études historiques, les rapports de fouilles archéologiques, les études patrimoniales préalables et les analyses scientifiques. Ces données seront ensuite complétées par la mise au jour de nouvelles sources d’archives de la pratique (contrats de construction, devis descriptifs, livres de comptes, règlements, mémoires).
AXE 2 – Pratiques d’entretien et de restauration
Cet axe a pour objectif de documenter l’évolution des pratiques d’entretien/restauration en s’appuyant sur vingt chantiers d’édifices Monuments Historiques (XIIIe -XIXe siècles), choisis en raison des campagnes de travaux successives menées et/ou de la programmation d’un nouveau chantier au cours des 48 mois du projet. Recueil de données ; relevés de façade ; analyses stratigraphiques des maçonneries et des enduits ; analyses physico-chimiques ; datations radiocarbones ou par thermoluminescence
AXE 3 – Les marchés des matériaux du patrimoine
Nous allons étudier la circulation des matériaux (briques neuves, briques de réemploi), les techniques de production de la « filière brique », l’environnement industriel de ces structures (les machines, les outils, les produits fabriqués) à travers la consultation d’archives professionnelles et d’entretiens auprès d’acteurs du patrimoine et de professionnels.
AXE 4 – Les métiers et leurs opérations
L’objectif est d’éclairer la chaîne opératoire du chantier de restauration en mettant en évidence les rapports entre métiers, la répartition des tâches, les collaborations, en documentant aussi bien les ouvriers et leurs savoir-faire (maçon, mouleur, tailleur, peintre, enduiseur) que les métiers liés à la maîtrise d’œuvre (architectes du patrimoine, ACMH) et aux services de l’État (architectes des bâtiments de France, conservateurs, ingénieurs du patrimoine). Des recherches en archives et des entretiens seront menées.
AXE 5 – Transmission et représentation des connaissances : expérimentation d’un carnet de santé numérique
L’ensemble de la documentation recueillie et produite sur les vingt édifices sera intégré dans la base de données ArchéoGRID (https://www.archeogrid.fr/projects). Quatre édifices seront choisis pour faire l’objet d’une numérisation 3D. Chaque modèle servira de support à une spatialisation multiscalaire de l’ensemble des données de sorte à créer un carnet de santé numérique.
Équipe :
ENSA Toulouse Rémi Papillault Pr. HDR / Laura Girard MCF /Nathalie Prat MCF / Marion Sartre MCF / Paola Scaramuzza MCF (LéaV) UT2J Nicolas Meynen MCF / Sophie Fradier MCFA CRESEM Esteban Castaner Pr.Martin Galinier Pr. Victor Ploux doctorant Traces Bastien Lefebvre MCF IHMC Valérie Nègre Pr. Archeo Sciences Bordeaux Ayed Ben Amara MCF /Rémy Chapoulie Pr. /Bruno Dutailly IGE