Le projet de recherche-action « Toulouse, du grand ensemble à la ville durable. Prospectives et actions » a été lauréat de la 1ère session du programme (2016) pour une durée de trois ans avec contrat doctorat associé.
Il posait la question du devenir des grands ensembles toulousains dans la ville : comment intégrer les grands ensembles à la ville durable ? Quels critères de durabilité pour ces morceaux de ville qui accueillent souvent plusieurs milliers d’habitants ? Comment en partant de ceux qu’ils sont, de leur identité habitante, de leurs qualités de composition architecturale, urbaine et paysagère, imaginer des transformations motivées, sensibles et raisonnées, à la fois respectueuses des permanences et ouvertes aux changements ?
Le projet interrogeait le potentiel d’évolution de ces grands ensembles autour des notions de « mixité », de « nature en partage » et d’« énergies », termes récurrents dans les programmes des projets d’habitats durables. Il entendait proposer des solutions à la re-construction d’un vivre ensemble, à l’adaptation des logements liée à la transformation des modes de vie, à la valorisation de l’image dégradée, à la requalification des espaces partagés, aux questions de rénovation énergétique, de mise aux normes sanitaires, techniques et d’accessibilité, etc. à partir d’une approche globale et multiscalaire (du quartier au logement).
Le corpus d’étude était issu de la thèse de doctorat de A. Courbebaisse « La répétition dans le projet de l’habitation collective. Les grands ensembles de Toulouse » qui avait identifié 17 grands ensembles, allant de 300 à 1600 logements réalisés entre 1950 et 1975 dans les limites administratives de la ville. Parmi eux, 8 étaient issus d’initiatives privées et 9 d’initiatives publiques ou semi-publiques. Tous répondaient des mêmes conditions de production dans un contexte de rationalisation de la commande et de la construction et tous avaient bénéficié des aides à la construction de l’État. Tous enfin avaient fait l’objet d’une unité de conception par un architecte ou une équipe d’architectes formés à la composition Beaux Arts.
La part d’expérimentation prévue par le projet de recherche-action impliquait d’œuvrer sur des ensembles relativement préservés de travaux de réhabilitation. Notre démarche au plus près des conditions réelles de projet exigeait également que nous entrions en dialogue avec les habitants et les gestionnaires des grands ensembles sur lesquels nous allions travailler.
Trois sites répondaient à l’ensemble de ces exigences : la cité Papus, la cité Belle Paule et Ancely sur lesquels nous avons concentrés nos forces durant ces trois années.
-la cité Papus est la plus ancienne du corpus (les premiers plans sont datés de 1948). Malgré des changements de gouvernance, elle a su garder jusqu’à aujourd’hui son caractère de cité ouvrière. Le bailleur de la ville, Toulouse métropole habitat, qui en a la gestion a décidé de la vente d’une partie des logements ;
– la cité Belle Paule, observant la plus grande densité bâtie du corpus, peut être considérée comme l’ensemble le « plus urbain ». Nous avons pu bénéficié de l’engagement des copropriétaires pour la rénovation énergétique de leur résidence, au stade d’étude ;
– la cité Ancely, est remarquable pour son cadre paysager. Elle est la seule opération du corpus à avoir été construite avec un procédé de préfabrication lourde. L’état d’esprit communautaire qui y règne depuis sa construction nous a permis de tisser un dialogue solide avec des interlocuteurs variés. Elle a été labellisée « Architecture Contemporaine Remarquable » au mois de juin 2019.
Un lien fort a été développé entre recherche et pédagogie grâce à l’engagement des équipes enseignantes de deux ateliers de projet et du séminaire du master « Patrimoines en projet ». De manière plus ponctuelle, ont également été associés à la recherche, l’INSA et le master VIHATE de l’université Jean-Jaurès. Chacun des trois terrains d’étude a constitué un site de projet pour ces enseignements : en 2017 Papus, en 2018 Belle Paule et en 2019 Ancely.
Nous avons donc choisi de prolonger la dynamique en cours sur Ancely et de le proposer comme site support à la fois de l’appel du PUCA REHA mais aussi, terrain d’expérimentation de ce 4e appel.
Équipe :
Responsables scientifiques :
Rémi Papillault, architecte, docteur en histoire EHESS, professeur hdr ENSAT
Audrey Courbebaisse, architecte, docteure en architecture, maitre-assistante associée ENSAT puis UCL Louvain
avec
Cédric Dupuis architecte, docteur en architecture ENSA-TESC