Les grands objectifs de la concertation peuvent se traduire suivant les trois points suivants :
– Enrichir la transformation du quartier au moyen de la maîtrise d’usage et en écoutant les besoins réels et les projections.
– Permettre une implication citoyenne dans la transformation du cadre de vie et favoriser le respect des aménagements dans le temps long.
– Inscrire dans le projet comme une levier d’intégration et de cohésion sociale en articulation avec des intentions de politique territoriales.
La notion de participation habitante, est essentielle, et il est nécessaire d’y accorder une attention particulière spécifiquement dans la temporalité. Il est en effet fréquemment constaté un phénomène d’usure dans le temps de la part des usagers amenés à participer à un grand nombre de réunions.
Sortir de la concertation conventionnelle, dépasser les actions d’informations, pour décloisonner le dialogue, remettre l’acteur au centre de la démarche qu’il devienne aussi le réalisateur. Si il ne peut écrire une intention il peut contribuer à la définir, c’est en cela que le travail autour de la vidéo participative nous semble être novateur.
La vidéo revêt dans ce projet plusieurs objectifs faisant pour deux d’entre eux échos aux niveaux d’attentes précédemment énoncés.
L’équipe TGE souhaite associer les ambitions des deux appels à projet au sein d’une approche commune.
Pour cela, nous proposons d’utiliser l’outil-médium de la vidéo.
La démarche recourrait à la vidéo participative dans deux de ces typologies :
– La vidéo participative, dont le but premier est la valorisation de la mise en place ou de la reprise du dialogue entre groupes d’acteurs aux intérêts divergents.
Le rôle de la vidéo, produit fini, est mémoriel.
Le rôle de l’intervenant est alors celui du médiateur impliqué assumant son statut au sein du système d’acteurs.
– Le projet video de diagnostic-planification-évaluation, qui utilise la vidéo pour donner la parole aux acteurs locaux dans leurs exercices propres.
L’intérêt est que le résultat repose sur le produit fini mais également sur le processus.
Le rôle de l’intervenant est alors celui du chercheur, enquêteur en position d’observateur averti.
Le premier étant la production de connaissance du grand ensemble, depuis le vécu des acteurs. Il s’agit de contribuer à la constitution d’un diagnostic, à la fois état des lieux, mais aussi sur la base de d’une évaluation de porter un regard prospectif.
Les éléments rassemblés constituent une matière première pour la mise au point d’une définition de projet par un programmiste ou une équipe de maitrise d’œuvre. Au delà des acteurs de l’acte de construire peut aussi participer de la mise en œuvre de politiques urbaines conscientes du territoire sur lequel elles opèrent.
Le second objectif est celui de la co-construction d’une vision prospective pour le devenir du grand ensemble.
L’hypothèse formulée est que l’outil vidéo sous sa forme, concertation participative, permettra la mise en œuvre d’une intelligence collective dans la préfiguration d’un projet.
La concertation a alors pour but de créer le débat autour des éléments issus du diagnostic et tenter autour de la dimension prospective de fédérer les acteurs sur les enjeux communs, qui sont accueillis favorablement par l’assemblée. Ce levier doit pouvoir permettre une reprise du dialogue sur des points qui eux ne font pas consensus et favoriser l’émergence de solutions pouvant satisfaire les parties.
Au même titre que les outils traditionnels de la concertation,la vidéo participative, ayant recours à des techniques devenues accessibles à tous, nous semble être valorisable au travers d’actions de sensibilisation, de reconnaissance, de co-construction. Les thématiques que nous avons choisi de mettre en avant sont liée à leur pertinence à l’objectif prospectif opérationnel, mais cela pourrait également se revêtir des caractères plus sociaux ou mémoriels.
Ainsi le processus pourrait être mise à l’œuvre dans des opérations de renouvellement urbain, par des bailleurs sociaux, lors de missions d’études urbaines qui ont l’obligation de recourir à la concertation dans la fabrication du projet, des CAUE dans le cadre d’évaluations et définitions d’orientations de programmation.
Équipe :
Responsables scientifiques :
Rémi Papillault, architecte, docteur en histoire EHESS, professeur hdr ENSAT
Audrey Courbebaisse, architecte, docteure en architecture, maitre-assistante associée ENSAT puis UCL Louvain
avec
Cédric Dupuis architecte, docteur en architecture ENSA-TESC
Réalisation, vidéaste
Christian Barani, artiste cinéaste