Exposition 2015 Chandigarh Paris : Chandigarh, 50 ans après Le Corbusier

Cette exposition fait suite à un travail de recherche, puis de thèse, de Rémi Papillault de 1997 à 2015.

La Cité de l’architecture & du patrimoine propose à ses visiteurs une diversité culturelle exceptionnelle, sur 22.000 mètres carrés au cœur de Paris. Du renouvellement urbain à la valorisation du patrimoine, la question de la ville interpelle chaque jour davantage nos contemporains.

Établissement public sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication, la Cité de l’architecture & du patrimoine a pour missions la diffusion, la sensibilisation et l’enseignement de l’architecture dans sa dimension actuelle et patrimoniale, en France et à l’international. Elle se situe ainsi au croisement de la création, de l’innovation technologique et de la responsabilité sociale des acteurs de la Ville.S’adressant aussi bien au grand public qu’à des acteurs plus spécialisés, la programmation est diversifiée : expositions permanentes du musée des Monuments français ; grandes expositions temporaires; publications, colloques, débats, projections…

Aux spécialistes des domaines de l’architecture et de la ville, la Cité offre les enseignements dispensés par l’École de Chaillot, une bibliothèque et un centre d’archives. Un auditorium, des lieux de rencontres, l’ouverture à d’autres formes artistiques, une politique d’échanges internationaux visant à susciter et à alimenter des débats, permettent à la Cité de jouer pleinement son rôle de centre culturel pluriel, dédié à la promotion de l’architecture du présent comme du passé.

Par son objet en lien étroit avec le secteur économique, ses atouts en termes de localisation et d’espaces privatisables au Palais de Chaillot, la Cité est naturellement en relation avec les entreprises, qu’elle accompagne dans leurs réflexions. Elle offre à ses partenaires et mécènes, dans un souci constant de valorisation de leur image, une caisse de résonance à la mission d’utilité sociale de tout entrepreneur.

L’EXPOSITION CHANDIGARH.

FOCUS : Chandigarh aujourd’hui

Conçue à l’époque comme une capitale administrative pour une population de 150000 habitants, la ville de Chandigarh accueille aujourd’hui près de 1,5 million d’habitants. Les riches commerçants et industriels de Delhi sont nombreux à venir s’installer à Chandigarh.La ville n’est aujourd’hui qu’à trois quarts d’heure de vol et à trois heures de la capitale indienne New Delhi,grâce au train Shatabdi Express. Chandigarh bénéficie d’un climat subtropical plus agréable que celui de Delhi du fait de la proximité des montagnes Shivalik, contreforts de l’Himalaya. La ville possède depuis sa création de nombreux équipements scolaires publics, des dispensaires, des musées, des équipements sportifs. Elle offre à ses habitants de nombreux services culturels et des commerces. Son hôpital et son université en font une ville de premier rang en Inde dans le domaine de la santé et de l’enseignement supérieur scientifique. Enfin, Chandigarh profite de l’arrivée d’entreprises de la nouvelle économie numérique. Pour ces raisons mais aussi parce que cette ville est considérée par les Indiens comme une des plus belles et des plus agréables villes à vivre du pays. « Green city » ou « Beautiful city », Chandigarh est célébré comme « la Suisse de l’Inde », une ville modèle symbole et figure optimiste de la démocratie indienne.

AUX ORIGINES DE CHANDIGARH

En 1947, l’indépendance de l’Inde est proclamée et en 1950, l’organisation du pays en États et territoires de l’Union est mis en place, pérennisé en 1956 par la States Organisation Act. Jawaharlal Nehru, Premier ministre de 1947 à 1964, développe un vaste plan de modernisation qui s’appuie sur l’industrie, l’agriculture, l’aménagement du territoire. Il décide de la construction d’un réseau de plus de cent villes nouvelles dont quelques capitales d’États comme Chandigarh, dans un but de rééquilibrage et de renforcement des grands États indiens autour d’activités spécifiques en s’appuyant sur la compétence d’architectes étrangers.

De 1951 à sa mort en 1965, Le Corbusier travaille sur la nouvelle capitale du Penjab, Chandigarh. C’est l’unique projet urbain de grande ampleur que l’architecte suisse réalisera.Il négocie avec Nehru, un statut spécifique d’« architectural adviser » qui le détache de l’équipe architecturale et le place aux côtés du Gouvernement indien pour diriger à distance. Pierre Jeanneret, son cousin, projettera, contrôlera et domptera le chantier colossal quinze années durant.

En concevant le plan de Chandigarh avec ses associés Pierre Jeanneret, le couple d’architectes anglais Maxwell Fry, Jane B. Drew – à l’œuvre pendant 3 ans -et l’aide de jeunes architectes Indiens talentueux, Le Corbusier concrétise son rêve de réaliser une ville de toute pièce. Il y applique quelques-uns des préceptes de sa doctrine urbanistique, comme la création de zones indépendantes pour les quatre « fonctions » – l’habiter, le travail, les loisirs et la circulation -, tout en assimilant des leçons d’urbanisme anglo-saxons et des expériences de vie indienne. Mais surtout, Le Corbusier renonce à la Ville radieuse et aux Unités d’habitations qu’il conçoit à la même époque en Europe,pour lui préférer une ville horizontale noyée dans une végétation généreuse.« Tout ce que je croyais savoir en architecture et en urbanisme a été remis en question », écrira Le Corbusier au sujet de la création de Chandigarh.

Le 7 octobre 1953, Chandigarh est officiellement inauguré.

L’EXPOSITION

Principes

Comment présenter la ville de Chandigarh à un public européen?Comment capturer dans l’espace clos d’une galerie -la salle Cathédrale de la Cité de l’architecture et du patrimoine- la nature multi-sensorielle, spatiale, sociale et politique d’une ville contemporaine ? Qui plus est indienne !Comment retranscrire l’appropriation de cette ville et son développement par ses habitants tout en retraçant son histoire ?

Pour cela, l’exposition associe des documents d’archives de la Fondation Le Corbusier, de maquettes et de mobiliers principalement,à des films documentaires tournés en 2014 et 2015 à Chandigarh. Il s’agit, par la vidéo, de transmettre la dimension temporelle et la richesse de son espace urbain et de recréer l’état fugace de la vie urbaine, sa diversité, son intensité.

La restitution de récits filmés sur Chandigarh s’inscrit dans la salle d’exposition selon différents formats, soit sept grands écrans immersifs et des moniteurs de différentes tailles. Ce dispositif visuel et sonore vise à recréer un paysage de la matière que les habitants de Chandigarh vivent tous les jours. Il forme un kaléidoscope dont l’objectif est de suggérer, à partir d’un certain nombre d’images, une multitude de figures d’interprétation scandant les temps de la vie urbaine. L’ensemble, objets et vidéos, forme le dispositif scénographique original.

L’objectif est de faire du visiteur non pas un simple spectateur du contenu de l’exposition, mais un flâneur où le temps devient la substance même de l’exposition. Se promener au hasard et sans hâte. Avancer lentement, observer incognito Chandigarh et ses rythmes. Prendre conscience qu’une ou deux heures ne pourront suffire pour voir toutes les scènes filmées. L’accepter comme le flâneur prend plaisir à se perdre dans la ville.

Scénographie

La scénographie ne se réduit pas à un objet d’art statique, ou à une accumulation d’écrans ou de graphiques. Aux expositions qui font du visiteur uniquement des lecteurs d’une histoire, d’un propos ou d’une thèse, nous préférons un dispositif réglé où les voix seront plurielles. Peut-il en être autrement pour une exposition sur une ville contemporaine comme Chandigarh ?

Il s’agit de produire des objets qui interagissent avec les corps tout autant qu’avec les esprits. Faire que des voix se tressent, s’entremêlent, se rassemblent. S’imaginer un dialogue entre les visiteurs, les écrans et les objets comme celui qui peut se construire entre la ville indienne et ses habitants. Ce qui caractérise cette fiction urbaine, c’est sa polyphonie réglée sur une géométrie régulière. Le visiteur entre en dialogue avec ces voix multiples qui habitent l’espace et y mêle sa propre voix, ce qui lui offre ainsi un pouvoir de transformation.

Le caractère pluriel du contenu de l’exposition (vidéos, photographies et films d’époque, dessins, cartes et autres documents d’archives, maquettes, etc.),  ouvre à différents niveaux de lecture. Il nous fait ainsi découvrir un univers urbain nouveau révélant sa complexité tout autant que son étrangeté et sa beauté. L’exposition voudrait développer la capacité du visiteur d’être en empathie avec l’Inde et Chandigarh, sans pour autant exclure un point de vue critique.

Séquences

Sept séquences thématiques présenteront aux visiteurs différents aspects particuliers de la ville. Cette grille de lecture et d’interprétation compose avec les films, les objets, les maquettes et les documents d’archives un dispositif d’examen et de réflexion. L’exposition interroge en particulier, la prospérité d’une planification qui reposait à l’origine sur la tentative d’élaboration d’un « universel » urbain et architectural moderne. Il questionne 60 ans après sa création,la capacité ou non de ce paradigme urbain de la modernité à capter, à assimiler et à développer une singularité indienne, – une indianité-. Le dispositif de exploreen fin la faculté du projet à répondre ou non aux défis d’une nouvelle écologie urbaine.

Séquence 1 : Domestique

L’architecture domestique constitue une des composantes essentiellesdu projet de Chandigarh. La qualité des espaces de l’habitation conditionne le plan de la ville et sa fortune, tout comme leur répartition hiérarchisée est fondamentale à l’harmonie sociale de cette ville.Le projet de Chandigarh repose sur une grande attention à la définition d’une habitation moderne adaptée aux modes de vie et au climat du Penjab. Comment le mode de vie envisagé par des architectes occidentaux a été transformé par les Indiens ?

A partir des esquisses de Le Corbusier, Jeanneret, Frey et Drew conçoivent quatorze types d’habitations pour autant de catégories sociales. L’exposition rendra compte de cette production rationnelle et de sa diversité qui articulent le social et le spatial. Les croquis de Le Corbusier sur les maisons, la grille climatique, les carnets de plans de maisons de Jeanneret, de Fry et de Drew, les travaux du couple anglais sur les maisons tropicales, restitueront les recherches des architectes. La présence de mobiliers conçus par Jeanneret expose toute l’attention portée à l’espace domestique.

Les vidéos contemporaines racontent la vie quotidienne dans un certain nombre de ces habitations. Elles présentent au grand public des actes d’appropriations.L’exposition relate aussi les nouvelles formes d’habitations plus récentes; des grandes villas postmodernes construites surtout au nord de Chandigarh aux gated communities en passant par les logements d’urgence de la périphérie.

Séquence2: Microcosme

Le plan de Chandigarh est caractérisé par des voies rectilignes et larges qui se croisent à angle droit. Ce réseau viaire définit une grille qui découpe des secteurs résidentiels rectangulaires de 800 × 1200 mètres de côté. Puisant leurs origines dans les recherches corbuséennes du plan de Bogota mais aussi dans la contribution de Mayer pour le premier plan de Chandigarh et le travail de Stein à Radburn, ces secteurs sont l’élément novateur de cette ville moderne.

Desservis par des voies rapides en périphérie, ils composent un havre de paix intérieur avec leurs commerces et leurs équipements de proximités. Leur surface,de à la taille d’un quartier parisien, forme un microcosme modelé à l’échelle des activités humaines quotidiennes. Tous singuliers, certains secteurs sont quasi monofonctionnels comme le secteur 17 central, qui est uniquement un secteur commercial, ou le 14 qui est le secteur de l’université.

Il s’agit d’envisager et comprendre les raisons qui ont fait- et font encore – que les Indiens se soient si bien appropriés les secteurs et leurs espaces interstitiels.Comment et pourquoi le concept occidental de secteur a-t-il été si bien assimilé et habité par les Indiens ?Serait-ce les signes d’une acculturation rapide à la modernité ou bien parce que le secteur se rapproche des structurations communautaires villageoises, figure essentielle de la culture indienne ?

Aux vidéos témoignant des vies collective et domestique dans différents secteurs, se juxtaposent les dessins et plans de Le Corbusier sur l’organisation de ces secteurs et de leur diversité.

Séquence 3 : Informel

Le visiteur est invité dans cette séquence à s’imprégner de l’intensité de la vie urbaine de Chandigarh. Il y découvre les nombreuses activités extérieures informelles,si caractéristiques de l’Inde,qui envahissent les lieux publics.Telle la présence permanente, en tous lieux,de petits commerces : des barbiers coiffent sous les arbres, des clercs de notaire et des avocats éclairent de leurs conseils les intérêts de leurs clients sous des portiques…Ailleurs, des structures de toile transforment des jardins en lieu de fête.

Il s’agit de rendre compte de ces pratiques « microbiennes » singulières. Comment s’opèrent les régulations quotidiennes de ces occupations ? Le système urbain était-il censé supprimer ou bien permettre ces activités informelles qui constituent ce que l’on pourrait qualifier d’urbanisme du quotidien ?

Séquence 4 : Nature

Ville ou cité-jardin ? La place de l’élément naturel dans la capitale du Penjab est singulière et exceptionnelle. La recherche d’une harmonie entre la nature et le cadre bâti remonte aux origines du projet. Soixante ans après sa conception, le plan d’arborisation prend aujourd’hui toute sa puissance et donne corps au rêve de l’architecte : la disparition de la ville dans la nature. Il consacre l’omniprésence à toutes les échelles des éléments naturels dans l’agglomération. Un ordre nouveau s’instaure où la nature se mêle indissociablement à l’environnement construit.

La séquence expose les dessins des plans d’arborisation, les dessins des jardins mogols vus par le Corbusier, la richesse de la faune et de la flore. Les vidéos racontent les façons dont les Indiens occupent selon les heures et les saisons ces lieux de récréation, les parcs, les jardins…

Séquence 5 : Mobile

Chandigarh est célèbre pour son plan de circulation qui repose sur une hiérarchisation et une séparation théorique des flux selon le fameux schéma des « 7V ». Ce schéma dissocie, selon leurs positions dans la grille, les voies automobiles plus ou moins rapides et larges de celles réservées des piétons. Il permet de fluidifier le trafic et de préserver les zones d’habitation de ses nuisances – pendant longtemps la circulation s’est organisée sans feu et on note peu d’embouteillages malgré un parc automobile important -. Toutefois, ce dispositif circulatoire qui caractérise la modernité de la ville a ses disfonctionnements : il est par exemple difficile pour aller d’un secteur à l’autre de traverser les voies rapides à pied.

L’exposition montre comment la population s’est adaptée à ce schéma de circulation original et à ces inconvénients.Elle observe les tactiques développées par les Indiens détournant les règles corbuséennes.Elle interroge ses principes comme les « trames vertes » qui devaient assurer les continuités piétonnes entre secteurs. Cette séquence ouvre une réflexion sur l’aptitude de ce système circulatoire à devenir l’objet de mutation, d’envisager, par exemple, l’arrivée du transport en commun, (lignes de bus en site propre et création de deux lignes de métro d’ici 2020).

Séquence 6 : Polis

Chandigarh, souhaité par Nehru comme un des symboles de liberté et de modernité de la nouvelle nation indienne, devait incarner la société civile indienne présente et future, capable de représenter les espoirs de justice. Qu’en est-il advenu ?

Le statut particulier de Chandigarh UT, – Union Territory-, une ville d’Etat dirigée par un préfet où sont logés principalement des fonctionnaires, a permis au projet d’origine de se déployer à large échelle dans une grande cohérence spatiale malgré le fait que Chandigarh soit la capitale de deux États.  Aujourd’hui l’agglomération est la somme principalement de trois entités, Chandigarh UT, Mohali, ville du Penjab, et Panchkula ville de l’Haryana. Le futur de l’agglomération de Chandigarh doit composer avec ces entités, ses pouvoirs, ses frontières administratives et physiques. Ce que l’exposition présente.  Il s’agit aussi d’aborder le rapport de Le Corbusier aux hommes politiques en général et indiens en particulier. Le dispositif expose une documentation de correspondances(de Nehru, de Malraux avec Le Corbusier et les Indiens de Chandigarh), de films et de photographies, entres autres sur la pose de la première pierre, l’inauguration de la ville, etc…

Des cartographies tracent les limites et la partition des deux États, des plans et des maquettes montrent les édifices liés aux diverses institutions. Les vidéos présentent comment dans la vie quotidienne les espaces urbains et les édifices publics sont aujourd’hui vécus mais aussi comment ils sont parfois traversés par des frontières.

Séquence 7: Héritage

Confrontée au problème d’une croissance démographique importante, Chandigarh prévoit de doubler sa population d’ici 20 ans.

Si le centre « historique » moderne a conservé son aspect initial, la périphérie, elle, s’est développée de manière plus ou moins contrôlée. La ville dessinée par Le Corbusier et son équipe y perd ses traits. Chandigarh, au sens corbuséen du terme, n’est plus qu’une partie d’une vaste agglomération dont les limites et la silhouette se sont dissoutes. A l’instar des systèmes de construction et des matériaux, le visage de Chandigarh a changé. Des quartiers dont l’accès est contrôlé s’érigent. Le tracé des secteurs sont simplifiés. De grandes opérations immobilières autarciques voient le jour. L’urbanité de ces nouveaux quartiers semble être à l’opposé des intentions d’une ville ouverte de Nehru et de son architecte.

Cette séquence pose la question de l’avenir de Chandigarh. Comment envisager sa croissance urbaine ? Par une densification de ses secteurs qui nécessite une destruction partielle du bâti ou bien par un fort étalement urbain.Chandigarh conservera-t-il sa spécificité ? Son avenir et la fortune du modèle corbuséen ne se jouent-t-ils pas dans la capacité de ce dernier à résister à l’avancée de cette « ville générique » ?

L’exposition interroge ici le processus de patrimonialisation.Chandigarh doit-elle devenir une ville musée ou bien une ville générique ? Existe-t-il une troisième voie pour la ville indienne de Le Corbusier ?

LE CORBUSIER et la ville des temps modernes

Fils d’un graveur émailleur et d’une musicienne, Charles Édouard Jeanneret (dit Le Corbusier) naît le 6 octobre 1887 à La Chaux-de-Fonds en Suisse. En 1900, il suit une formation de graveur ciseleur à l’école d’art où enseigne Charles L’Eplattenier, peintre, architecte, sculpteur et décorateur suisse qui l’orientera vers l’architecture.

En mai 1911, Le Corbusier entame un grand voyage (« le voyage d’Orient »)dans lequel il puisera son inspiration : Prague, Vienne, Budapest, Istanbul, Athènes et tout particulièrement le Mont-Athos seront à l’origine de sa philosophie. Il ira également admirer l’art en Italie, notamment à Pise.

A son retour de voyage en 1912, Jeanneret s’engage dans la rénovation de son école et réalise quelques missions d’expert décorateur du bâtiment. Par la suite, il décide de s’établir librement comme architecte et ouvre à Paris en 1917 son propre atelier d’architecture.

Ses activités ne lui permettant pas de vivre décemment, Jeanneret travaille dès qu’il le peut en tant que dessinateur pour l’entreprise de bâtiment des frères Perret. Il participe également à la création de l’Esprit nouveau, une revue d’art et d’architecture apparut en (1920-1925), dans laquelle il prend le pseudonyme du Le Corbusier. En 1922, la venue à Paris de son cousin, le jeune architecte et futur designer Pierre Jeanneret, lui permet de trouver un solide associé pour relancer son activité d’architecte.

Le Corbusier se fait connaître à travers ses ouvrages décrivant ses techniques et sa vision de son art tels que Vers une architecture (1923) ou encore Urbanisme (1925). Dans plusieurs chantiers, il met en œuvre ses théories alliant esthétique et fonctionnalité. Dès 1928, il prend part aux Congrès internationaux d’architecture moderne et il présente ses conceptions de l’architecture liée à la vie sociale et quotidienne urbaine.

Au lendemain de la guerre, il réalise la Cité radieuse de Marseille. En 1950, il poursuit ses publications avec le Modulor, présentation de l’architecture moderne. La même année, les autorités indiennes lui confient le projet de la ville de Chandigarh, lui permettant ainsi d’appliquer ses principes urbains et architecturaux à l’échelle d’une ville. Prenant en charge l’urbanisme entier, il dessine en premier lieu les bâtiments du complexe administratif (le Capitole) pour la ville indienne encore quasiment déserte.

Grand architecte et urbaniste moderne, le Corbusier marque profondément le XXe siècle. Il meurt le 27 août 1965 à l’âge de 77 ans

Équipe :

Cette exposition fait suite à un travail de recherche, puis de thèse, de Rémi Papillault de 1997 à 2015.

Direction scientifique :

Thierry Mandoul, Architecte DPLG, docteur de luniversité de Paris VIII, enseignant à lécole nationale supérieure darchitecture de Paris-Malaquais

Rémi Papillault, professeur Hdr à l’ENSA de Toulouse, architecte du patrimoine, docteur de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales.

avec Enrico Chapel, professeur d’histoire à l’école d’architecture de Toulouse, Hdr.

Vidéo et son

Christian Barani, artiste vidéaste / Bertrand Gauguet, musicien, sonorisation

Maître d'ouvrage :

Paris Cité de l'Architecture et du Patrimoine

Date :

novembre 2015 - Mars 2016