La croissance organique du Mirail le long d’un espace public structurant à la rencontre des habitants sur les centralités de quartier avait été conceptualisée par le théoricien de l’équipe, Shadrach Woods sous le terme du stem, la tige. Cette idée faisait suite aux concours pour les extensions de villes comme Bilbao, Caen, et devait plus tard être repris dans le projet pour
Fort-Lamy au Tchad. Toulouse le Mirail en était la synthèse.
Cette notion de “stem” fut complétée toujours par Woods, en 1962 par celle de “web”, le réseau, qui plus qu’un système de circulation, correspond à un « système d’environnement » capable de refléter l’espace entier d’une « société universelle » soumis à des conditions basées sur le temps. Le stem de la ville neuve du Mirail rencontrait le web de l’université pris comme lieu le plus savant de toute la composition dont l’urbanisme tridimensionnel maillé avait été testé sur les projets de concours pour le centre de Francfort ou l’Université de Bochum et réalisé sur la Freie Universität de Berlin en 1963. L’Université de Toulouse le Mirail de 1966 était l’aboutissement brutaliste et économique de ce travail où le réseau est matérialisé par un système de portique d’abord prévu en métal, puis par économie, en béton préfabriqué, dans lequel s’inscrivent de façon aléatoire les différents bâtiments, le tout branché sur les espaces publics de la ville. Là réside la plus grande qualité de cette composition et il devait paraître trop simple que de la suivre puisque apparemment chacun des projets réalisés en suivant sur trois décennies sera dans une posture de négation de la trame et du jeu de composition proposés par les architectes pour évoluer dans le temps.
Équipe :
AARP Architecte – urbaniste (avec Urbane, urbaniste mandataire)
Type de mission :
Schéma directeur, suivi d’exécution