Situé dans une région avec une forte valeur patrimoniale, le territoire de la Communauté d’Agglomération Gaillac-Graulhet connaît de nouvelles évolutions liées au maintien et au renouvellement de la population, au maintien de l’agriculture et du vignoble, son développement économique et à l’accueil du tourisme. Suite à l’évolution réglementaire de la loi relative à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine (loi LCAP) du 7 juillet 2016, à la fusion des trois communautés de communes et au transfert de compétences, la Communauté d’Agglomération fait face à de nouveaux enjeux et de nouvelles problématiques.
Aujourd’hui trois communes de l’agglomération Gaillac-Graulhet souhaitent mettre en place un dispositif permettant de protéger et mettre en valeur leur patrimoine architectural, urbain et paysager de leurs territoires : Les communes de Castelnau-de-Montmiral et de Puycelsi candidatent conjointement avec les communes de Bruniquel et Cordes-sur-Ciel au Grand Site Occitanie « Cordes-sur-Ciel et ses Cités médiévales ».
Le périmètre retenu en Commission Nationale Patrimoine Architecture (CNPA), a pris en compte le bassin versant patrimonial avec une vue à 360° depuis le pech urbanisé. Dans le bourg la richesse du bâti comprend l’architecture monumentale, les espaces publics et le tissus plus simple des maisons à pans de bois, La campagne autour comprend un maillage de petits châteaux, de maisons au champ, de murets et de traces de la culture des sols. Ce bassin versant patrimonial, quasi intact, a une grande valeur. Cette valeur est fragile, il suffit de peu pour tout mettre en péril. La mesure de cela est partagée avec les élus et les services de l’État en charge du patrimoine.
Les études de diagnostic ont permis d’identifier les caractéristiques et les valeurs du patrimoine paysager, urbain, architectural et archéologique de la commune
de Castelnau-de-Montmiral :
– l’intérêt des unités paysagères de la commune : la vallée de la Vère, la forêt de Grésigne et les coteaux sur un desquels est installé le bourg centre ;
– la valeur qu’entretient le bourg avec la campagne agricole environnante qui reste très active.
– l’importance de la préservation des vues sur le bourg mais aussi celle sur la campagne depuis le promontoire ;
– la qualité du patrimoine bâti du bourg représentant plusieurs époques :
– le tissu urbain de bastide avec la place centrale à couverts, les « rues droites », les andrones ;
– ensemble de maisons médiévales et importance des vestiges archéologiques enchâssés dans des constructions remaniées,
– l’architecture monumentale : l’église ND de l’Assomption, les portes et les remparts du bourg,
– La qualité de l’architecture des propriétés agricoles tout autour du bourg avec des représentants de l’architecture du XVIe au XIXe siècles pour des typologies
allant du château à la cabane aux champs.
Castelnau-de-Montmiral, appartenant à la communauté d’agglomération de « Gaillac-Graulhet », est situé à l’ouest du département du Tarn, à mi-chemin entre
Toulouse, Albi et Montauban. Le territoire communal très vaste se partage entre deux entités distinctes, au nord, la forêt de chênes de la Grésigne classée Natura 2000, et au sud les collines calcaires traversées par la rivière de la Vère avec au centre, le village de Castelnau, classé « Plus beaux villages de France ».
Le village fut fondé comme Cordes-sur-Ciel en 1222 par Raymond VII, comte de Toulouse. Il fait partie des bastides de Pech qui dominent et contrôlent le paysage. Castelnau aura traversé le temps sans s’étendre, ou peu, avec un faubourg installé sur la route qui mène à Gaillac. Sur ce faubourg, à la fin du 20e siècle, on va permettre la construction de deux zones pavillonnaires centrées autour d’un équipement scolaire.
A l’intérieur des remparts, la densité urbaine est forte. La plupart des maisons sont soit traversantes entre rue et rue ou entre rue et androne. Rarement on trouve une typologie à cour. Seules les maisons qui ouvrent pardessus les remparts possèdent des sorties avec des balcons ou terrasses et parfois de petits jardins.
La campagne environnante garde une forte activité agricole organisée autour de différents bâtiments pour majeure partie de bonne qualité patrimoniale allant de la maison de maître à la cabane aux champs. Le soutien de cette activité agricole est un des enjeux forts du projet de SPR.
Comme pour Puycelsi et Cordes sur Ciel, cette bastide de Pech a dû utiliser différents systèmes de captation et distribution de l’eau. Les fontaines des Cannelles
et du Théron entourent l’éperon. On trouve dans le bourg des citernes dans les cours voire dans les caves des maisons. Ce patrimoine lié à l’eau sera à mettre
en valeur.
La prise de conscience de la protection patrimoniale de la commune a commencé en 1923 avec le classement au titre des sites, d’un chêne et un pin. Suivent en 1927 les inscriptions Monument Historiques d’une porte de ville et d’une maison datée de 1630 sur la place des couverts. En 1943, l’ensemble du village est inscrit au titre des sites.
Équipe :
AARP & Marion Sartre, architectes du patrimoine
Type de mission :
Délimitation du périmètre SPR et PVAP