Contexte L’œuvre d’Alvar Aalto est reconnue comme exemplaire mais singulièrement difficile d’accès, voire parfois énigmatique. Ses bâtiments culturels, notamment les bibliothèques, ont été particulièrement étudiés, bien davantage que ses bâtiments cultuels quelque peu délaissés. L’église de la Croix à Lahti est une œuvre exceptionnelle, en raison de sa grande dimension avec un large déploiement spatial. Méconnue, moins remarquée que l’église des Trois Croix à Imatra, elle est pourtant significative de l’invention architecturale, en raison de la richesse et de la variété de ses dispositifs spatiaux. L’église de la Croix est la dernière conçue et construite par Alvar Aalto et pourrait être considérée comme une synthèse de sa pensée sur le sujet. Elle ouvre et boucle deux décennies au cours desquelles il construisit six églises. Le premier projet de concours, pour une église à Lahti, démarre ce cycle et bien que non construit, il est parfaitement reconnaissable dans le plan édifié, quelque temps après, à Seinäjoki. Une vingtaine d’années plus tard, après avoir construit l’église des Trois Croix à Imatra (Finlande), puis celle de la Croix des Plaines à Seinäjoki (Finlande), successivement deux églises à Wolfsbourg (Allemagne), celle du Saint-Esprit et celle du quartier de Detmerode, une église à Riola (Italie), l’achèvement du chantier du deuxième projet de l’église de la Croix à Lahti (Finlande), en 1978, boucle ce cycle de réalisations religieuses deux ans après la disparition d’Alvar Aalto. Hypothèse – Problématique La formalisation du thème par la réalisation d’une série de bâtiments cultuels, est particulièrement reliée à l’écriture spatiale d’Alvar Aalto, dans laquelle le jeu associant la lumière et le vide, à travers la définition des limites et de la périphérie, raisonne avec ce programme, caractérisé par l’intériorité concave de la nef. Ses églises (datant de sa période de maturité dans la deuxième moitié du XXe siècle) multiplient plusieurs transpositions d’un ordre architectural commun, dans ce qui pourrait être interprété comme une forme de mise en abîme : autant d’états antérieurs, mais néanmoins construits de la réalisation ultime, aboutissement d’une logique d’ensemble, d’une pensée qu’est l’église de Lahti. Comment, à partir de ce corpus, décrire et comprendre le travail architectural d’Alvar Aalto ? Est-il possible d’en déduire une spécificité spatiale ? Est-ce que la série préliminaire des cinq autres églises représente pour chacune d’entre elles une étape, une variation de l’église de Lathi ? L’unité de programme (six églises), sa simplicité (une nef avec espaces servants) et sa particularité (rapport architectural à la liturgie) permettent d’analyser à travers des exemples construits sur deux décennies (1958-1978) l’invention du projet, de la composition et de la forme architecturale intérieure chez Alvar Aalto. Sources Pour aborder l’étude de ces églises, chaque bâtiment a été la source d’observations critiques. Plusieurs visites ont été réalisées et une partie de l’analyse a été faite sur site. Les représentations géométrales des projets ont été reproduites à partir des documents figurant dans l’œuvre complète d’Alvar Aalto en trois volumes.
Maître d'ouvrage :
Date :
Doctorant :
Jean François MARTI
Composition du jury :
École doctorale : Temps, Espaces, sociétés, cultures (TESC), UT2J
Unité de recherche : Laboratoire de Recherche en Architecture (LRA), ENSA Toulouse
Directeur de thèse : Rémi Papillault, professeur HDR en architecture, docteur en Histoire, EHESS, Paris.
M. Rémi PAPILLAULT, ENSA Toulouse, DIRECTEUR DE THESE
M. Paolo AMALDI, ENSA Paris Val de Seine, RAPPORTEUR
M. Bruno REICHLIN, Académie d’Architecture de Mendrisio, RAPPORTEUR
Mme Chris YOUNES, ENSA de Clermont-Ferrand, EXAMINATRICE
M. Karim BASBOUS, ENSA Paris Val de Seine, EXAMINATEUR
Mots clés :
Alvar Aalto, Espace, Analyse architecturale, Forme, Composition architecturale, Lumière, Dispositif, Géométrie, Structure, Profondeur, Transparence, Stratification, Église